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Ce que les tics de langage veulent dire

  • Writer: Admin
    Admin
  • Apr 25, 2018
  • 4 min read

« Pour le coup », « hein », « genre » sont parmi les tics de langage les plus courants en ce moment.

« C’est clair », « j’avoue », « pour le coup », « en même temps »... Ces expressions qu’on utilise à tort et travers, sans toujours s’en rendre compte, nous insupportent. Mais on s’en accommode. Décodage.

Ils sont sur toutes les lèvres, collent à la peau de nos discussions comme le sparadrap du capitaine Haddock, se propagent à la vitesse d’une vidéo qui fait le buzz sur YouTube. On les juge insupportables et ridicules chez les autres, mais on s’en accommode parfaitement, sans rendre compte, quand ils s’échappent de nos bouches. On les dégaine à tout bout de champ au bureau, sur un plateau de télévision, chez le boulanger, à la maison…

Les vilains tics de langage, qui peuvent vite se transformer en tocs, ont le vent en poupe à l’instar du « pour le coup » qui s’est imposé ces derniers temps d’un coup partout. C’est clair, nos paroles sont ponctuées de locutions qui sonnent creux, de « en fait » et de « carrément », à une fréquence qui est loin d’être raisonnable.

Des tics de langage qui nous rassurent

« On a tous ces petits travers qui n’ont rien de dramatique. On a horreur du vide et des silences qui s’installent dans les discussions, alors on meuble », constate Guillaume Villemot, fondateur du Festival des conversations.

Pour l’auteur du livre « Osez les conversations » (Éditions Eyrolles), ces automatismes « bouche-trous » sont des « subterfuges » pour engager un dialogue, « des protections pour ne pas, d’emblée, s’engager ». « On va ainsi partager des expressions un peu codifiées comme en même temps ou voilà… Converser, c’est toujours prendre un risque, même mesuré. Mais grâce à ces points communs, ces petites bouées auxquelles on peut se raccrocher, on limite ainsi les risques », analyse cet entrepreneur à la tête d’une agence de communication.

Ces formules intempestives suscitent beaucoup d’interrogations. Voici un décodage par deux professionnels des mots et du langage.

Comment ces mots débarquent-ils dans nos conversations ?

Leur apparition comme leur disparition demeurent imprévisibles. « C’est toujours un mystère », explique Édouard Trouillez, lexicographe aux éditions Le Robert. Il y voit « un effet de mode » porté par des médias, des personnalités politiques, des stars du petit écran mais aussi notre entourage.

Pour la sémiologue Élodie Mielczareck, « un tic de langage peut venir de la base, mais la contamination a lieu lorsque des instances de pouvoir, des locuteurs ayant un rôle spécifique, prennent le relais ». « Dans une société de l’hypermédias, on est baignés en permanence dans des prises de paroles, avec un bruit de fond incessant », observe-t-elle.

Si ces expressions sans cesse répétées ne datent pas d’hier, en revanche, leur propagation est devenue beaucoup plus « rapide » qu’avant « grâce aux réseaux sociaux ». « Tout s’est accéléré, l’information comme les tics de langage », résume-t-elle. Mais alors, qu’est-ce que cela dit de notre langue ? Certains y décèlent un appauvrissement. D’autres, à l’inverse, une richesse qui participe à la cohésion sociale. « Cela montre que la langue est vivante, qu’elle évolue », souligne la spécialiste.

À quoi servent-ils ?

Pour Édouard Trouillez, « les tics de langage sont des mots phrases ou des mots de liaison qui, souvent, n’ont pas de contenu sémantique, pas de sens ». « Ils servent à ponctuer le discours, à mettre davantage d’expressivité ou à maintenir la conversation sans laisser de blanc. Ce sont des mots béquilles pour soutenir le langage », précise-t-il.

Selon la sémiologue Élodie Mielczareck, ils sont dotés de cette fonction dite « phatique » qui permet de « garder le contact avec l’interlocuteur », à l’image des « hein ? », « voilà, voilà ! » et autres « tu vois ? » en conclusion de phrase. Ils servent également parfois de « connecteur » relevant du registre cognitif. Pendant les « euh » qui s’éternisent, le cerveau, incapable de s’occuper du fond et de la forme simultanément, a ainsi tout le temps de « construire et structurer la pensée ».

Enfin, ils fournissent de précieux indices, devenant des « marqueurs d’intentions posées dans le discours ». « Quand le président Chirac disait naturellement, on savait qu’il n’y avait en fait rien de naturel, d’authentique et qu’il voulait passer en force, donc faire l’inverse de ce qu’il affirmait », décrypte l’experte.

Quelles sont les formules en vogue ?

Les « du coup » et « pour le coup » sont utilisés à toutes les sauces et souvent à mauvais escient. Apparu au XIXe siècle, considéré comme une expression familière, « du coup » est un « connecteur logique » permettant de relier deux idées. Il est, en principe, l’équivalent de « par conséquent ». Mais au lieu d’annoncer un argument, il a tendance à s’en dispenser, faisant l’économie du lien de cause à effet. Il s’incruste, par exemple, en début de phrase dans le sens de finalement : « Du coup, on annule tout ? »

Omniprésent également dans nos bavardages, « pour le coup » a les honneurs du Petit Robert qui le présente comme un synonyme de « cette fois-ci ». Le « dico » l’associe à une citation de Stendhal : « Pour le coup, la colère lui donnait le ton de la fermeté. » Le problème, aujourd’hui, avec cette locution, qui n’est pas grammaticalement incorrecte, c’est son usage abusif dans nos échanges, à quelques syllabes d’intervalles ! « Il y a une certaine symbolique qui s’exprime verbalement. Inconsciemment, pour le coup renvoie à la dureté de notre société, aux coups qu’on s’inflige, ceux que l’on donne et ceux que l’on peut recevoir », avance Élodie Mielczareck.

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